À première vue, L’Enseignement supérieur est un cours donné dans une université ou une grande école : assise derrière un pupitre et penchée sur ses notes, debout devant le tableau noir, dans les rangs de l’auditoire un livre à la main, une professeure bienveillante et concentrée déroule le fil de son enseignement. Un cours, certes, mais un cours de quoi ? et qui le donne ? qui parle par la voix de l’enseignante ? qui a écrit les livres qu’elle cite ? quelle entité, humaine ou idéale, guide la main qui couvre le tableau d’inscriptions crayeuses ? Dans leur performance, Michèle Gurtner et Sébastien Grosset font de l’enseignement académique une expérience dans laquelle le cours lui-même prend vie, comme un animal sauvage, un organisme qui se développe indépendamment de celle qui le délivre sans qu'elle ne parvienne elle-même à s’en délivrer. L’espace rationnel et familier d’une salle de cours devient le théâtre d’un phénomène qu'aucun·e scientifique ne s'est jusqu'alors aventuré·e à décrire.

At first glance, L’Enseignement supérieur is a lecture given in a university or a grande école. Seated behind a desk and bent over her notes, standing in front of the blackboard in the rows of the lecture hall with a book in her hand, a benevolent and concentrated teacher unwinds the thread of her teaching. A lecture, sure, but what about? And who gives it? Who speaks through the teacher’s voice? Who wrote the books she quotes? What entity, human or ideal, guides the hand that covers the board with chalky inscriptions? In their performance, Michèle Gurtner and Sébastien Grosset turn academic teaching into an experience in which the lecture itself comes to life, like a wild animal, an organism that develops independently but is unable to entirely free itself from the one who delivers it. The rational and familiar space of the classroom becomes the theatre of a phenomenon about which anthropologists seem to have remained silent. 

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