« Black privilege doesn’t exist », livre Mamela Nyamza en interview. Nulle part, il n'existe une économie noire, une politique noire, une liberté : « Le seul privilège noir, c’est notre présence, notre corps ». C’est donc son corps que la danseuse, chorégraphe et activiste sud-africaine met en scène, citant sa biographie personnelle de mère lesbienne noire et africaine. Tour à tour en majesté ou rampant, son corps enchaîne les scènes d’injustice, de machisme et de racisme. Black Privilege dénonce une « nation arc-en-ciel » non avenue, la division entretenue entre haute culture et culture tribale, entre spiritualité et loi. Une performance comme une incantation, une incarnation de ces héroïnes humiliées et oubliées qui ont marqué le combat pour l'indépendance en Afrique du Sud. Black Privilege est un spectacle habité.

“Black privilege doesn’t exist”, said Mamela Nyamza in an interview. There is no black economy, no black politics, no freedom: “The only black privilege is our presence, our body.” The South African dancer-choreographer and activist therefore puts her body on stage, citing her personal biography as a black and African lesbian mother. Alternately majestic or grovelling, her body links scenes of injustice, machismo and racism. Black Privilege denounces the non-existent “rainbow nation”, the division between high and tribal culture, and between spirituality and law. The performance is an incantation and an incarnation of those humiliated and forgotten heroines who marked the fight for independence in South Africa. Black Privilege is a haunting performance.

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