Les 17 minutes incandescentes de Pode ser ont fait de Leïla Ka la découverte de 2018. Danseuse de Saint-Nazaire formée au hip-hop par George Cordeiro et invitée par Maguy Marin dans May B, c’est à ces deux chorégraphes qu’elle dédicace ce premier solo qui prend le titre de toutes les danses et tous les avenirs possibles. Sur un mètre carré plongé dans la nuit, entre ballerine de Degas et guerrière voilée, Leïla Ka danse les rôles, les gloires et les effondrements de l’être, lancinante sur Schubert comme sur Stupid Fambaloo, elle danse les multitudes de soi avant de glisser vers le duo, avec C’est toi qu’on adore. Dans cet hommage aux luttes et aux solidarités face à l’adversité, les artistes sont deux maintenant. Ils semblent être mille à développer dans leurs mouvements les facettes tremblantes des relations humaines. Un double spectacle de haute précision, aux rythmes millimétrés, qui nous mène aux aguets de l’imperceptible.

The 17 incandescent minutes of Pode ser pushed Leila Ka into the spotlight in 2018. A dancer from Saint Nazaire trained in hip-hop by George Cordeiro and invited by Maguy Marin in MayB, it is to them that she dedicates this first solo which takes the title of all the possible dances and futures. On a square metre plunged in darkness, between a Degas ballerina and a veiled warrior, Leila Ka dances the roles, the glories and the collapses of being. Haunting on Schubert as on Stupid Fambaloo, she dances the multitudes of the self and then slips into a duet with C’est toi qu’on adore. A tribute to struggles and solidarity in the face of adversity, they are two now, and they seem to be a thousand, developing in their movements the trembling facets of human relationships. This meticulous twofold show with highly precise rhythms leads us to the verge of the imperceptible.

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